On en parle souvent, mais peu dans le détail. On aborde le sujet, et on tourne vite la page. Pourtant, les conséquences, elles, sont bien durables, et les effets tendent vers le catastrophique. Votre partenaire pour une agriculture plus verte Bionoor (dattes et produits Bio), revient sur un demi-siècle noir en matière de pollution de l’environnement, depuis l’instauration dans les années 50/60 de l’agriculture intensive. Résultat des courses, la France est, en matière d’utilisation des pesticides, championne d’Europe et médaille de bronze à travers le monde (derrière les USA et le Japon). Il va y avoir du sport, mais on ne reste pas tranquille.
Le pesticide, pourquoi est-il si méchant ?
Il existe en réalité 3 grands types de pesticides : les insecticides (destinés à tuer les insectes qui menacent les plantations), les fongicides (pour « traiter » les champignons) et les herbicides (vous l’avez deviné, pour supprimer les mauvaises herbes). Le problème, avec tous ces produits, qui sont censés à la base ne s’occuper que de leurs « cibles », c’est qu’ils dépassent le cadre de leur mission première, et atteignent la faune, la flore, les nappes phréatiques (par infiltration), l’air (par évaporation) et même l’être humain (il arrive que les agriculteurs et leurs familles soient atteints de cancer). Chez les animaux, figurez-vous que ces produits, qu’on croirait venus d’une autre planète, ont laissé des traces incroyables sur leur système de reproduction : on a assisté à des cas d’inversion de sexes chez certaines grenouilles.
Pour les espèces les plus vulnérables, comme les abeilles, c’est même des hécatombes qui ont eu lieu : de très nombreuses abeilles ont été tuées par des pesticides. Cette tragique conséquence (lisez cet article sur les abeilles pour comprendre pourquoi elles sont si précieuses) a finalement conduit, le 20 juillet dernier, à une loi visant à interdire les néonicotinoïdes (des insecticides) à partir du 1er septembre 2018 pour toutes les plantations agricoles, et ce, pour quelque usage que ce soit.
Mais que fait la police ?
Vous le savez peut-être, la grosse problématique lorsqu’un produit chimique voit le jour, c’est de pouvoir prouver sa toxicité et son caractère dangereux dans des délais raisonnables, car les effets de certains pesticides ne sont visibles qu’au bout de plusieurs années. Les tests sont longs et coûteux, et ironie du sort, c’est parfois les producteurs de pesticides eux-mêmes qui prennent en charge ces études.
L’objectivité sous sa plus belle mascarade. En parallèle, un autre phénomène se produit : après des années d’enquêtes et de recherches sur la nocivité d’un traitement agricole, les industriels tels Monsanto et BASF, retirent finalement le produit incriminé, et en lancent un nouveau. Et rebelote.
Et malheureusement, ce n’est pas prêt de s’arrêter. Car si on dresse un constat de la situation aujourd’hui, on se rend compte que la France est un des plus gros utilisateurs de ces produits chimiques. We are The Champions !
Petite participation artistique à votre article : j’ai réalisé une série de dessins aux crayons de couleur évoquant, par une suite d’abeilles mortes, la pollution par les substances chimiques et les pesticides utilisés dans l’agriculture. A découvrir : https://1011-art.blogspot.com/p/vous-etes-ici.html
Mais aussi, en lien direct, une réflexion sur l’utilisation des produits phytosanitaires : https://1011-art.blogspot.com/p/hommage-magritte.html