Bionoor dans Algérie News

22 Mai 2009 | Actualités | 0 commentaires

Voici une interview de Hadj Khelil, patron de l’entreprise Bionoor, réalisée par Fatiha Amalou-Aïd pour AlgérieNews :

 

Le patron de Bionoor, une entreprise implantée en France et spécialisée dans l’importation de produits bios d’Algérie, nous confie, dans cet entretien, ses projets d’avenir en Algérie entre autre celui de l’implantation de 10.000 arbres par an.

 

AlgérieNews : Vous êtes dirigeant de Bionoor, société d’importation de produits bio d’Algérie, implantée en France, et vous effectuez ces derniers mois des visites fréquentes en Algérie. Peut-on savoir quel est le but de vos déplacements ?

 

M.Khelil : Pour moi, l’Algérie est un pays stratégique. Je fais parti de ces gens qui pensent que l’avenir du monde est en Afrique et particulièrement dans les pays en développement. En Algérie, c’est important de développer des produits structurels sur le long terme. Sur le cours terme, c’est extrêmement pénible de travailler en Algérie pour des problèmes de bureaucratie. Je vous parle d’abord sur l’entreprise Bionoor. Nous, avons commencé par l’importation d’arbres. Nous sommes en train de développer certaines choses et il y a des variétés de dattes qui nous intéressent en Algérie.

 

Nous avons une société en Algérie et en France. La société algérienne est beaucoup plus dans la production et de l’exportation des produits à haute valeur ajoutée à l’exemple des dattes et de l’huile d’olive. La structure française et dans une logique de diffusion de ces produits, c’est plutôt le marketing et l’optimisation des ventes.

 

Il y a d’autres projets encore plus important pour nous en Algérie. Nous pensons que le troisième millénaire sera consacré à l’écologie, de la même manière qu’au 20ème siècle lorsque les grandes fortunes se sont faites sur les médias et sur la communication en général. Je pense que la prochaine révolution de valeur c’est l’écologie. Chose qui nous a encouragé à se placer sur le marché de la compensation carbone. En fait, des gens qui polluent sur terre viennent nous voir pour leur planter des arbres afin qu’ils puissent compenser leur pollution. Sur la compensation de carbone, nous commencerons dans six mois en Algérie, si les choses se passent bien. Nous sommes déjà installés au Sénégal depuis quatre ans, où nous avons planté des milliers d’arbres par an. Nous avons également un grand projet au Niger et au Maroc. L’écologie pour moi, c’est aussi la production d’énergie propre. En couvrant 20% du Sahara algérien de panneaux solaires, nous pouvons couvrir 50 fois les besoins de l’Europe en énergie.

 

Avez-vous sollicité les pouvoirs publics algériens dans ce sens ?

 

Oui, en 2002. Mais actuellement, c’est tellement lourd que nous préférons avancer tous seuls. Nous espérons planter 10 000 arbres par an sur un horizon de dix ans.

 

Quels sont les secteurs qui peuvent êtres développés en Algérie ?

 

Sur les secteurs économiques, il y a un secteur où il faut mettre un paquet ; c’est celui de l’agriculture parce que l’agriculture aujourd’hui est une mesure de survie. Il y a un deuxième secteur à mon avis où il faut travailler beaucoup, c’est le tourisme. Il faut développer un tourisme qui soit le nôtre, un tourisme de luxe, pas un tourisme de marque.

 

En tant que patron d’une entreprise implantée en France, vos devez fréquemment rencontré des opérateurs français. Est-ce que ces derniers partagent la même vision que vous sur le marché algérien ?

 

Aujourd’hui, personne ne peut nier que l’Algérie est commercialement riche. Les patrons français ont la vision d’un gâteau qu’ils ne peuvent pas croquer.

 

Je vous pose cette question parce que, dernièrement, suite aux nouvelles mesures prises par le gouvernement concernant l’investissement, il a été relevé une certaine inquiétude ou même une réticence des Français par rapport à cette question. Qu’en pensez-vous ?

 

Les algériens vous disent, nous voulons garder notre pays et en même temps ils disent aux étranger venez investir. C’est légitime car ils veulent défendre leur champ politique et garder leur souveraineté. Finalement, si nous réfléchissons bien, l’idée n’est pas si mal donc il faut payer le prix. Pour l’instant je n’ai pas beaucoup d’échos sue cette réticence mais aujourd’hui, il faut savoir une chose ; c’est que dans le contexte d’une crise planétaire, les entrepreneurs du monde entier auront certainement à envisager des marchés qu’ils n’envisageaient pas avant et je trouve que c’est très futé de la part des Algériens d’avoir fait ce qu’ils ont fait.

 

En évoquant la crise financière, quel commentaire faites vous sur ce problème, surtout que vous avez fait des études dans la finance et vous étiez trader à Londres avant d’ouvrir votre société ?

 

Il y a beaucoup de gens qui parlent de cette crise, mais il y a une chose qui n’est pas évoqué et qui m’étonne ; c’est qu’il y a une convergence sur le diagnostic de la crise. Tout le monde est d’accords pour dire que la crise vient du problème des subprimes. Et moi, ce que je trouve absolument effarent, c’est que personne ne demande aux entités et structures financières comme les banques et les assurance qui sont concernés par la contamination de produits toxiques, des comptes soit combien ils ont introduit en actifs toxiques pour pouvoir les identifier et les sortir de l’économie. Au lieu de cela, nous assistons à une multiplication de solutions où des milliers de milliards sont injectés. Des solutions qui se vaporisent et qui maintiennent l’économie en perfusion sans pour autant identifier le mal et le soigner. Les actifs toxiques sont des choses qui sont or bilan. C’est vrai que c’est difficile de les identifier mais c’est loin d’être impossible. Aujourd’hui, tant qu’il n’y a pas des pouvoirs publics qui taperont sur la table en disant : vos actifs toxiques, vous les sortez et vous les identifiez pour les faire sortir de l’économie, je serais extrêmement pessimiste quand à la multiplication des plans de relance qui ne servent qu’à colmater des brèches. Il y a deux hypothèses dans ce cas là : ou alors ils ne peuvent pas le faire parce qu’il y a des manipulations comptables qui ont fait qu’aujourd’hui, il y a une espèce d’obscurité derrière l’identification de ces actifs toxiques ce qui est très grave ou bien ils ont fait l’identification et le chiffre est trop gros donc ils ne veulent pas le révéler pour ne pas créer la panique.

 

L’Algérie se dit à l’abri de cette crise, qu’en pensez-vous ?

 

Le pays qui vous dit qu’il est à l’abri, c’est un peu comme les gens qui vous disent : je ne mourrai pas demain, surtout pour un pays qui est tributaire à 98% des exportations de pétrole qui aujourd’hui est mono exportateur, un pays qui importe tous ce qu’il consomme. Dire que nous sommes à l’abri de la crise mondiale, je pense que c’est très optimiste. Là ou je rejoint l’analyse algérienne, c’est que l’Algérie est l’un des pays les plus à l’abri du monde mais ça ne veut pas dire qu’il est totalement à l’abri. C’est parce que le pays est peu connecté aux marchés financiers internationaux et possède un matelas financier et un système qui lui permettront d’attendre une reprise un peu plus longtemps.

 

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