Mercredi je vous confiais ma mésaventure avec l’huile de palme bio. C’était sans compter sur le webzine slate.fr qui a décidé de saboter mon travail en proposant hier un article sur les prétendus bienfaits de l’huile de palme. Mazette!
Dans ce papier, on apprend que suite à des tests préliminaires fructueux, un laboratoire de recherche et de développement singapourien envisage de lancer des « essais cliniques humains pour tester les effets bénéfiques de l’huile de palme sur des patients atteints d’un cancer de la prostate ». Mais ce n’est pas tout, « le recours à une alimentation naturelle à base d’huile de palme pourrait prévenir ou traiter le cancer, ainsi que les accidents vasculaires cérébraux ».
Un centre de recherche singapourien ? ça paraît louche lorsque l’on sait que les pays voisins, la Malaisie et l’Indonésie, sont les plus gros producteurs au monde d’huile de palme et les plus touchés par la déforestation. Mais le meilleur reste à venir. Le laboratoire en question, Davos Life Science, chargé de piloter le test clinique humain est, nous dit-on, « la propriété de Kuala Lumpur Kepong, l’une des plus grandes sociétés de plantations de palmiers à huile en Malaisie ». Cherchez l’erreur…
Et pour finir, la dernière couleuvre qu’on tente de nous faire avaler c’est que ces « composés alimentaires ont l’avantage d’être naturels et sans danger. Et qu’ils peuvent faire partie de notre alimentation quotidienne », dixit Arthur Ling, chef de la direction de Davos Life Science.
Pas un mot sur le cancer de la déforestation qui met en péril la vie de milliers d’orangs-outans totalement dépendants de la forêt. L’espèce en danger d’extinction pourrait disparaître dans les deux prochaines décennies au profit de milliers d’hectares de plantation de palmiers à huile bon marché.
Le seul mérite de cet article est d’avoir précisé dans le dernier paragraphe que, si l’huile de palme serait soupçonnée, je dis bien soupçonnée, de guérir le cancer de la prostate, elle favorise néanmoins les troubles cardio-vasculaires. En gros, pour prévenir le cancer de la prostate, voire le guérir, il faudrait prendre le risque de provoquer un infarctus. Autant choisir entre la peste et le choléra.
Article rédigé par Asma El Kabir pour Bionoor.
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