Et oui, depuis des années, la France est la championne d’Europe en matière de consommation de pesticides, et la 3ème au niveau mondial. Des résultats impressionnants de régularité dans le mauvais sens, que seuls les Américains et les Japonais arrivent à surpasser. Après avoir vu dans un premier billet les conséquences désastreuses de ces produits sur l’Homme, les animaux et les plantations, votre partenaire en dattes bio fraîches Bionoor revient aujourd’hui sur les raisons de ce triste palmarès, qu’il convient d’analyser dans le détail pour bien comprendre d’où vient le problème.
Des raisons différentes
Pour comprendre les raisons de cette honte nationale, il convient de revenir un demi-siècle en arrière. Au sortir de la seconde guerre mondiale, et donc au début de la période de reconstruction du pays (années 50/60), la France a misé sur l’agriculture intensive pour améliorer ses rendements. Les résultats, sans conteste possible, sont au rendez-vous. Mais pas sans conséquence. Vase communicant par excellence, le leadership en matière de production agricole (la France est le 1er producteur du Vieux continent) s’est accompagné d’un autre leadership beaucoup moins drôle (1er consommateur de pesticides).
A côté de cela, des mesures réglementaires peu ou pas dissuasives, n’ont pas permis d’améliorer les choses, bien au contraire. Alors que le grenelle de l’environnement de 2008 prévoyait de faire baisser de moitié la consommation de produits phytosanitaires à l’horizon 2018, et bien ce fut un échec sur les premières années (+ 2.6 % entre 2008 et 2011).
Enfin, et on en parle peu : la multiplication des parcs et espaces verts artificiels (golfs et complexes touristiques compris), gros utilisateurs d’herbicides. La France est aussi un des premiers pays touristique au monde, vous connaissez désormais les vases communicants…
Des conflits d’intérêts et des coups de pression
Un des problèmes également rencontrés pour convaincre les agriculteurs de réduire leur consommation de Round Up et consorts, c’est la pression des coopératives. Celles-ci sont l’intermédiaire entre la grande distribution et les agriculteurs. Elles imposent ainsi des cahiers des charges (issus des exigences des GMS) en matière de rendements, de prix, etc… que le paysan est tenu de respecter, car c’est grâce à elles qu’il peut vendre ses fruits et légumes.
Du côté des chambres d’agriculture, il apparaît que certains dirigeants ne sont autres que des membres de coopératives, donc difficile de tirer des mesures objectives dans ces cas-là.
Enfin, à signaler en toile de fond, les lobbys des grands industriels tels que Monsanto, Bayer, BASF, qui arrivent à convaincre par leurs enquêtes que certains de leurs produits ne sont pas dangereux. Plus que convaincant.
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