Dans la chaîne de valeur de l’économie moderne, le transformateur pourrait être décrit comme le second maillon de la chaîne de production, juste après le producteur (qui sera, dans notre cas l’agriculteur). Son action consiste à travailler, changer, transformer, la matière première issue du premier maillon, afin d’en faire un produit nouveau à dimension industrielle. Dans un secteur en plein essor comme le bio, ce métier revêt bien des avantages.
Comment donc devenir transformateur vert, en alliant rentabilité et respect de l’environnement ?
Hadj Khelil, expert en Green-Business et fondateur de Bionoor, nous ouvre la boîte à outils et nous donne les clés pour réussir cette conversion.
Pourquoi devenir transformateur vert ?
Plusieurs arguments peuvent être avancés pour cela. Premièrement, devenir transformateur bio, c’est s’engager dans la valorisation de produits dans une filière d’excellence. Avec les contraintes et les directives encadrant le Bio (AB, Label Rouge, etc… ), cette coercition qualitative pousse le transformateur à s’engager, bon grè mal gré, dans une stratégie qualitative multidimensionnelle. Dans une économie où le low- cost et le discount prennent de plus en plus de parts de marché, cette valeur ajoutée revêt un caractère particulièrement pertinent pour votre rentabilité.
Deuxièmement, comme nous l’avons succinctement suggéré au préalable, intégrer le secteur de la transformation bio, c’est placer son business dans un marché à forte croissance (+10-11 % de croissance en 2011 par exemple. Et les perspectives de développement sont encore bonnes, ce qui appuie la viabilité de ce segment. D’ailleurs, le sous-segment de la transformation bio, qui s’imbrique dans le marché plus global du Bio, affiche une santé insolente : fin 2011, il y avait 9000 transformateurs bio certifiés en France (soit +18% par rapport à 2010).
Enfin, il faut souligner que 82 % des transformateurs bio déclarent acheter tout ou partie de leurs matières premières dans l’hexagone, et 73 % s’approvisionnent dans leur propre région : donc nous sommes dans un marché avec une probabilité de délocalisation assez mince.
Comment devenir transformateur vert ? Case study de cosmétiques bio
Quand on se lance dans une activité de transformation de produits bio pour en faire des cosmétiques, il faut distinguer deux étapes : la conception et la réalisation.
Pour la conception, qui inclut la création de produits, le sourcing de matières premières, l’adaptation des process et des développements, la recherche d’expertise pour la formulation des règles techniques, etc…, il y a des organismes à votre disposition comme le CRIT ou encore Ecocert, qui vous pilotent et vous accompagnent dans cette étape.
Deuxièmement, la réalisation. Il s’agit ici, après la conceptualisation, de passer à la mise en place réelle de la création du produit. Il existe à ce sujet des pôles de fabrication (comme la Cosmetic Valley) qui travaillent sur ce type de projet, et ce, même sur des séries même très petites. Ainsi, avec un budget oscillant autour des 10 000 euros, ce qui reste assez abordable tout de même, vous pouvez développer des produits cosmétiques Bio, en espérant des marges assez intéressantes malgré tout.
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